Shincha - thés japonais de printemps
L'appellation Shincha (du Japonais shin —« nouveau » et cha - « thé ») ne désigne pas, contrairement à ce qu'on pourrait croire, un thé spécifique ou même un style de thé donné, mais plutôt, elle désigne l'ensemble des thés issues des premières récoltes de l'année. L'appellation n'est pas réglementée et son utilisation varie d'ailleurs d'un producteur à l'autre. Si elle désigne parfois strictement les premières cueillettes des théiers (entre le début mars et la fin avril, dépendamment de la région), dans certains cas, son utilisation s'étend à l'ensemble des thés de printemps (dont les récoltes s'étirent jusqu'à la fin mai). En réalité, il s'agit donc surtout d'une appellation commerciale utilisée librement pendant une courte période suivant les récoltes de printemps pour mettre de l'avant la fraicheur des nouveaux thés.
Qu'est-ce qui fait la qualité d'un shincha?
L'appellation shincha n'assure pas en elle-même la qualité d'un thé, mais elle peut, en autant qu'il soit acheté au printemps, garantir sa fraicheur. Et la fraîcheur, quand il s'agit de thé vert, représente le summum de l'expérience gustative. Peu importe la façon dont vous conservez votre thé, il sera toujours à son plus frais tout juste après la récolte. Au fil du temps, et malgré tous nos efforts (malgré les sacs scellés sous vide et les basses températures de stockage), les feuilles de thé s'oxydent et perdent peu à peu leurs composés aromatiques. Acheter frais reste votre meilleure garantie pour une expérience intense !
Cela dit, l'attrait principal du shincha n'est pas son appréciation saisonnière, mais plutôt la qualité du matériau dont il est issu. Au printemps, lorsque les théiers sortent de leur dormance hivernale et entament de nouveau leur cycle de croissance, les jeunes pousses tendres et naissantes présentent une composition moléculaire exceptionnelle. Ces feuilles délicates offrent de grandes qualités aromatiques avec très peu d'amertume ou d'astringence en contrepartie. Au Japon comme presque partout dans le monde, les récoltes de printemps sont célébrées comme étant les meilleures de l'année.
Nagori
Qu'en est-il alors de ces thés qui ne sont pas des shincha ? Des thés d'été et des thés de l'année passée ? S'il est vrai que les shincha présentent souvent des qualités aromatiques exceptionnelles, de nombreux amateurs préfèrent néanmoins les thés plus robustes, peut-être plus profonds, offerts en haute saison. Les thés japonais de renom comme les Temomicha (thés faits à la main) et les Gyokuro n'arrivent généralement pas sur le marché avant l'été, voire l'automne. Quant aux récoltes passées, si elles sont bien entreposées, elles peuvent conserver d'excellents profils gustatifs sur une très longue période de temps. Même après qu'aient commencé à pâlir leurs couleurs et leurs arômes, il reste une certaine beauté nichée dans leur caractère adoucit. Cette beauté élégante est celle de Nagori, ou l'impression nostalgique laissée par le changement de saison. Dans la culture japonaise, beaucoup de choses s'apprécient mieux dans leur Nagori. Pas toutes, bien sûr. Les shincha, par exemple, sont de préférence bus jeunes et frais. Mais dans l'ensemble, cela reste une question de goût.
Laissez un commentaire